III  -  LA  DEUXIEME  GUERRE  DACIQUE           ET  SES  CONSEQUENCES

 

III  -  LA  DEUXIEME  GUERRE  DACIQUE ET  SES  CONSEQUENCES. 1

A - L’ENTRE DEUX GUERRES. 1

1. LA POLITIQUE DE TRAJAN.. 1

2. DECEBALE, UN ROI FIER ACCULE A LA GUERRE.. 3

B - LA RESISTANCE DESESPEREE DE DECEBALE.. 4

1. LA CAMPAGNE DE 105. 4

2. LE SIEGE DE SARMIZEGETUSA ET LA MORT DE DECEBALE.. 6

C - LA PAIX ROMAINE.. 8

1. LA VICTOIRE DE TRAJAN ET LA PACIFICATION DE LA DACIE.. 8

2. LA DACIE, NOUVELLE PROVINCE ROMAINE.. 11

 

A - L’ENTRE DEUX GUERRES

 

 

1. LA POLITIQUE DE TRAJAN

L’empereur fête sa victoire à Rome. Il a obtenu le titre de Dacicus et ses troupes l’ont proclamé Imperator. Trajan a mené ses soldats à la victoire donc au butin. Il a réussi à fidéliser ses troupes et prouver sa valeur à la guerre.

 

L’empire romain est informé de cette guerre victorieuse. La monnaie diffusée dans toutes les provinces retrace une partie de la politique impériale. Le règne de Trajan nous a laissé un nombre varié de monnaies. Des pièces de bronze ont sur leur bouclier (symbole des quatre vertus impériales) l’inscription VIC DAC soit VICTORIA DACICA[1]. Sur une autre pièce Trajan tend à la Déesse Rome en arme une petite victoire[2].

L’Imperator invictus est célébré avec force. Trajan a été adopté par Nerva. Il représente le chef providentiel, le sauveur armé. Trajan prouve sa légitimité par sa victoire.

Pour Pline le Jeune[3], Trajan est l’élu de Jupiter. C’est à Jupiter Capitolin que les généraux adressaient leurs voeux pour le succès de leurs campagnes. Trajan est un militaire de formation et Jupiter, Dieu des Dieux, procure la victoire. En 103, Trajan es appelé Optimus Princeps, ceci ne rentrera dans la titulature officielle qu’en 114. Optimus est le premier épithète de Jupiter Capitolin.

Le règne de Trajan est une monarchie militaire. La victoire justifie sa légitimité et ses actions. La «propagande» impériale montre au peuple la grandeur de leur empereur. La gloire personnelle de Trajan est renforcée ainsi que celle de l’armée qui est remerciée par un donativum. Elle a aussi obtenu la victoire et l’argent.

Trajan poursuit une politique à long terme. Décébale a été vaincu mais pas anéanti. Les alliés des Daces on empêché une victoire totale . Le traité de paix, la défaite dace et la puissance militaire romaine isolent la Dacie.

Le Danube devient une frontière plus sûre mais Décébale est rusé, il peut encore trouver de l’aide. Trajan se doit d’empêcher une coalition des peuples situés au Nord du Danube.

La première guerre a permis à Rome d’agrandir son Empire. Si Trajan avait juste voulu calmer les ambitions daces, il en aurait massacré un grand nombre, fait du butin et se serait retiré. L’empereur a des projets pour la Dacie. Il a annexé des terres au Nord du Danube continuant ainsi la politique de Domitien et il a installé des camps et des garnisons en Dacie même.

Trajan a toujours refusé les propositions de paix de Décébale. La Dacie l’intéresse mais il n’a pas su la conquérir en une fois. Le roi des Daces ne possède plus qu’un petit royaume et il est le vassal de Rome, mais il garde une certaine indépendance.

La Dacie représente un intérêt militaire et économique. Trajan a sa gloire militaire, mais il n’a  pas sa conquête entière. Une nouvelle province riche en minerais et assez aisée à défendre peut convenir à l’Empire.

L’empereur n’a pas voulu s’enliser en Transylvanie avec un tiers (ou un quart) de l’armée romaine pour conquérir toute la Dacie. La victoire totale semblait inéluctable, mais assez longue et chère en hommes.  L’empire avait les ressources nécessaires pour écraser les Daces, mais Trajan en politique et militaire a préféré temporiser.

La frontière du Danube est renforcée. De nouveaux camps sont installés en Dacie et dans les deux Mésies. Les morts sont remplacés dans les garnisons, démontrant une fois de plus le fort potentiel humain de l’Empire.

C’est surtout la Mésie Inférieure, victime des Daces, qui est renforcée. Durostorum et Troesmis sont même fortifiées, la pierre y remplace le bois en partie. Barbosi se voit dotée d’un camp. Les Sarmates Roxolans sont sous surveillance en tant qu’anciens alliés des Daces.

En Mésie Supérieure[4] aussi le bois et la terre sont remplacés par la pierre (les archéologues ont parfois du mal à dater les ouvrages entre Trajan et Hadrien). C’est dans cette province, à Drobeta, qu’Apollodore de Damas a construit un pont gigantesque. C’est un travail long de 103 à 105. Il mesure cinquante mètres de haut. Dion Cassius[5] en parle avec éloge. Ce pont immense permet aux troupes de franchir un fleuve souvent en crue ou encombré de blocs de glace ou de troncs d’arbres.

Lors de la première guerre, la nécessité de traverser le fleuve sans encombres à tout moment fut un atout stratégique, Trajan ne néglige aucun détail. Le port de Pontes face à Drobeta, est protégé par un castellum. Une plate-forme reposant sur un soubassement se terminant en bec d’éperon brise le flot des eaux lors des crues

La flotte très importante pour la logistique et le transport n’est pas négligée.

Trajan renforce la frontière du Danube. L’empire lui donne les moyens de rétablir la situation d’avant guerre et même de l’améliorer. L’opinion publique et les troupes sont dirigées par un Imperator et le soutiennent.

Le Danube abrite maintenant treize légions plus les auxiliaires. Les barbares Danubiens sont sûrement impressionnés par cette force de dissuasion et ne bougent pas de 102 à 105. Pourtant Décébale seul sent sa fin venir, et tente de réagir face à l’impérialisme de Trajan.

 

2. DECEBALE, UN ROI FIER ACCULE A LA GUERRE

Le roi dace vaincu en Mésie Inférieure a obtenu la paix[6]. Il a évité le pire : la fin de son règne et du royaume de Dacie. En revanche, cette paix lui est défavorable. Décébale l’applique pour éviter toutes représailles. Il devient un roi fantoche. L’archéologie montre le démantèlement des forteresses daces ayant résisté aux légions ainsi que les nombreux camps romains installés en Dacie.

 

Décébale a perdu beaucoup d’hommes dans la première guerre. Il ne peut renouveler toutes les pertes en trois ans. Seuls des alliés pourraient lui fournir des troupes fraîches, encore eut-il fallu qu’ils en aient.

 

La Dacie est sous la dépendance militaire romaine. Si Décébale veut retrouver tous ses territoires ou son indépendance militaire et politique, il doit battre les Romains. Les révoltes sont souvent vite réprimées par les légions. Pour faire la guerre il faut des hommes, des armes et des provisions. Les Daces manquent de tout après la première guerre.

 

Décébale a besoin d’alliés. Pour motiver l’aide de ses voisins il a besoin d’une monnaie d’échange : bétail, argent, or, butin facile. Le problème est que la paix et la guerre ont affaibli ses ressources : machines de guerre et ingénieurs donnés à Rome, fin des subsides, pertes de territoires, pillages, tributs, prisonniers et morts daces.

 

Le roi dace tente des ambassades auprès des autres barbares. Il ne veut pas rester sous le joug romain et se doute des ambitions de Trajan. Personne n’a l’air de suivre Décébale, son cas parait désespéré. Qu’y a-t-il à gagner d’une guerre contre les Romains avec un allié aussi faible ?

 

Décébale tente un réarmement hâtif. Il fabrique des armes , récupère des transfuges et relève ses forteresses. Il rompt ainsi le traité mais a-t-il vraiment le choix ? L’archéologie révèle qu’à Costesti, Piatra Rosi, Blidaru, les murailles sont reconstruites avec les pierres des sanctuaires. Décébale se débrouille avec ses dernières ressources. Il a encore moins d’hommes et de matériel qu’avant. Trajan, lui, a treize légions disponibles et un Empire aux ressources immenses. L’histoire écrite par des Romains accuse Décébale d’avoir déclenché le conflit. Rome ne s’engage que dans des guerres justes. Elle cache par des artifices son impérialisme.

 

Décébale attaque les Sarmates Iazyges. La plaine de Hongrie est très fertile et pourrait remplacer les pertes territoriales de Décébale, mais ce peuple de cavaliers est surtout l’allié de Rome. Cette provocation ne peut rester impuni.

 

Trajan lance un ultimatum aux Daces. Il exige le retour des transfuges, Rome n’apprécie pas que des Romains éduquent les barbares dans l’art militaire, et que les Daces mettent bas les armes.

 

Décébale a vaincu les Iazyges, prouvant une fois de plus son génie militaire. Il tente à son habitude de négocier avec Trajan. Il réclame un traité de paix plus favorable et veut réviser les accords de 102.

 

Décébale donne ses conditions et ne se plie pas à l’ultimatum. Il attaque les garnisons romaines annexées stationnées en Dacie, mais comme le souligne Eugen Cizek nous ne savons pas si c’est avant ou après la fin de l’ultimatum.

 

L’initiative de l’offensive est pour Décébale. Il attaque un Empire intact après la première guerre dacique, alors que son royaume est très affaibli. Il est probable que Décébale voyant arriver Trajan a préféré attaquer tant qu’il le pouvait, en espérant le surprendre.

 

Trajan a l’air surpris, mais il s’est préparé à cette guerre. Il préfère passer pour la victime et  pouvoir justifier cette deuxième guerre dacique.

 

B - LA RESISTANCE DESESPEREE DE DECEBALE

 

 

1. LA CAMPAGNE DE 105

Les Daces sont affaiblis après la guerre contre les Iazyges. Les Romains le savent et profitent de l’occasion. Le 4 JUIN 105[7], Trajan lance sa nouvelle invasion sur la Dacie. C’est tard, la première guerre avait commencé en MARS, mais Trajan profite de l’excuse de la guerre contre les Iazyges. Décébale prend l’initiative une fois de plus et chasse les garnisons situées en Dacie libre. Ses troupes descendent et tentent de récupérer les terres perdues lors de la paix de 102.

 

La surprise permet quelques victoires aux Daces. Décébale a peu de troupes et tente de résoudre le conflit par d’autres armes que la guerre. Au siège de Conaeus, il capture Pompeius Longinus[8]. C’est le Gouverneur de la Mésie Supérieure et de la Pannonie depuis 98. Cet homme important représente une monnaie d’échange pour négocier la paix. Décébale veut récupérer des terres contre son otage. Trajan reste flou dans ses pourparlers. Il gagne du temps. Longinus est interrogé publiquement afin qu’il révèle les projets de Trajan, mais il reste secret. Aidé par un affranchi, Longinus se suicide avec du poison.

 

Ce suicide est très révélateur de l’esprit des officiers romains[9]. Les militaires se suicident en général pour de bonnes raisons à Rome. C’est souvent dû à un échec. Ici, l’erreur d’être prisonnier est flagrante. Longinus gêne son empereur. Un citoyen romain fait prisonnier ne vaut plus rien pour l’Etat romain, mais là c’est un homme important. Longinus donne donc sa vie pour l’Etat. cet auto-sacrifice montre le sens du devoir de cet homme. Il rachète sa faute par son suicide. La mort volontaire pour sa patrie est glorifiée à Rome et elle reste encore pratiquée à cette époque.

 

Décébale tente de récupérer l’affranchi et propose à Trajan de lui livrer contre le corps de Longinus plus dix captifs, mais l’empereur refuse[10]. Trajan garde cet homme compétent et refuse toujours de traiter avec Décébale.

 

Le roi dace n’arrive pas à vaincre militairement Trajan. Il engage des transfuges[11] dans le but d’assassiner l’empereur romain, mais ils échouent. Décébale n’a plus qu’un potentiel militaire limité. Il utilise des solutions non militaires souvent hâtives et hasardeuses. Il lutte avec ses dernières ressources, il est acculé face à l’armée romaine.

 

La stratégie de Trajan est plus efficace lors de ce conflit. Il a isolé Décébale. Tous les voisins de la Dacie sont soit des alliés potentiels, soit des alliés de Rome[12]. Dion Cassius raconte que même des Daces se sont mis sous l’aile protectrice de Trajan[13]. Décébale n’est défendu que par sa clientèle et ses fidèles. L’Etat centralisé dace s’effrite face à la menace romaine. Aucun voisin ne veut s’allier avec Décébale, sa cause doit paraître perdue.

 

La politique extérieure de Rome a permis cette fois de ne combattre que les Daces. L’isolement politique est renforcé par un encerclement militaire certain. Trajan en annexant des territoires en 102 s’est rapproché de la capitale dace.

 

Ses bases de départ sont plus proches du coeur du territoire ennemi. L’armée romaine connait beaucoup mieux le terrain. Elle a déjà combattu dans les Carpates daces et Balbus, géographe a topographié la Dacie lors de la première guerre. Le ravitaillement est plus proche et le parcours est moins long et mieux connu pour investir les Monts d’Orastie.

 

L’encerclement commence. Trajan avance avec prudence[14]. Il attend que toutes les voies de comunication soient contrôlées par ses troupes. Il se méfie aussi sûrement de Décébale prêt à tout.

 

L’armée romaine se sépare en plusieurs colonnes comme pour mater une révolte. Ses objectifs sont d’encercler la capitale et de la prendre. A l’Ouest une colonne passe par Tibiscum, les Portes de Fer de Transylvanie, et rejoint Sarmizegetusa par la vallée du Mures. Au Sud, une armée part de Drobeta et traverse la passe de Teregova pour se rendre dans les Monts d’Orastie. A l’Est, une colonne suit la vallée le l’Olt pour attaquer Sarmizegetusa. Les Monts d’Orastie sont menacés par l’Est, le Sud et l’Ouest. Le Nord  n’est pas épargné. Des détachements sont envoyés au Nord pour raser les forteresses et bloquer tout mouvement de fuite.

 

Trajan ne laisse rien au hasard cette fois. Toutes les bases daces sont rasées. Cette stratégie est efficace sur de nombreux points. L’ennemi ne peut plus fuir. Il se concentre et c’est ce que veut Trajan pour l’anéantir dans un bataille décisive. Les renforts extérieurs, s’il y en a, doivent d’abord affronter les Romains pour aider ou communiquer avec les Daces.

 

Le point le plus discutable de cette stratégie est son impact sur le moral. Un adversaire encerclé peut se sentir perdu et se rendre. Des Daces se rallient à l’empereur[15]. La clémence impériale les épargnera peut-être du pillage et de l’esclavage. Pour les autres, l’effet peut être opposé, encerclés il décident de combattre jusqu’au bout.

 

Décébale est un acharné. Il ne s’avoue pas vaincu et continue la lutte. Les forteresses des Monts d’Orastie, Piatra Rosi, Blidaru et Costeti tombent. Leurs murailles détruites en 102 et reconstruites à la hâte avec des matériaux de récupération n’arrêtent pas les poliorcètes romains. L’archéologie a relevé de nombreuses destructions par le feu[16]. Les Romains pillent et détruisent selon l’art de la guerre. Trajan doit se dépêcher, l’hiver est proche et défavorable pour le combat et les sièges.

2. LE SIEGE DE SARMIZEGETUSA ET LA MORT DE DECEBALE

Les célèbres forteresses daces sont tombées, seule la capitale reste. Sur la colline de Gradiste à 1.200 mètres d’altitude, deux forteresses jumelées trapézoïdales défient l’armée romaine[17]. Une des deux enceintes est doublée, le haut sert de plate-forme de combat et le bas de stock. Les murs sont en pierre de taille construits dans le pur style «murus dacicus». Plusieurs tours extra muros servent de bastion pour retarder et observer l’ennemi.

 

Les Romains érigent un agger parallèle aux forteresses daces. Le siège de l’Alésia dace débute. Trajan lance ses troupes à l’assaut des murailles, il ne tente pas d’affamer l’ennemi. L’empereur ne veut pas rester combattre un hiver de plus en Dacie. Il veut en finir avec Décébale et Sarmizegetusa. S’il gagne, les Daces n’auront plus de roi, ni de capitale.

 

Les Daces ont prévu le siège. L’archéologie a trouvé des granges abritant de grandes quantités de céréales différentes[18]. Elles ont été brûlées lors du siège. Les assiégés se défendent avec brio.

 

Les Romains n’arrivent pas à conclure par les chocs répétés. Une astuce classique est trouvée, l’arrivée d’eau est déviée assoiffant les  assiégés. L’eau provenait à la capitale depuis une source située à 360 mètres. Une citerne stockait l’eau qui se déversait dans des tonneaux en sapin puis dans des conduites ramifiées en terre cuite. Ce système ingénieux servait à approvisionner la population et les nombreux ateliers de Sarmizegetusa.

 

La colonne Trajane décrit le rationnement de l’eau par les nobles daces à la population[19]. Certains auteurs contemporains y ont vu le suicide de la population par poison, cela parait incertain. Un tel sacrifice aurait sûrement laissé plus de traces dans l’histoire. De plus, Décébale ne se suicide pas avec sa population et une bataille a lieu plus tard. Les assiégés sans eau ont encore moins d’espoir de vaincre. Les Daces mettent le feu à leur défense et profitent de la confusion pour fuir[20].

 

Décébale n’a plus de capitale, la ville est brûlée et rasée. L’empereur vient de concrétiser un de ses objectifs, mais il n’a pas réussi à capturer le roi dace pourtant à sa merci. Trajan est tout de même acclamé Imperator pour la cinquième fois.

 

Les Daces continuent le combat. Une contre attaque est lancée sur un camp romain, mais elle échoue[21]. Le roi des Daces négocie avec ses hommes la poursuite de la guerre[22]. Il n’existe plus d’espoir, c’est fini. Les Romains sont partout, ils ont encerclé la Transylvanie. Décébale tente de fuir sûrement vers les Carpates Orientales, là où il reste des Daces libres, mais il est rattrapé.

 

Le roi acharné dans la défense de son royaume se suicide. Il ne participera pas au triomphe de Trajan, des membres de sa famille le remplaceront. Décébale meurt dans l’honneur. Il dévoile la défense extrémiste des Daces. La tête de Décébale est exposée à l’armée romaine, puis elle finira jetée aux Gémonies à Rome.

 

La Dacie n’a plus ni capitale, ni roi. Pour Nicolas Llrsulescu, la guerre officielle s’achève ici[23]. Son hypothèse est séduisante. Les Daces, en 105, rentrent dans une guerre qu’ils ne souhaitent pas et qu’ils n’ont pas les moyens de gagner. Décébale use de tous les stratagèmes possibles pour arrêter les hostilités (otages). Décébale ennemi du peuple romain représente le peuple dace, une fois tué, l’opinion publique romaine sait que la guerre est gagnée.

 

Les arguments suivants sont que Trajan a fêté sa victoire par 117 jours de spectacles pour la chronique d’Ostia, et 123 pour Dion Cassius[24] où 10.000 gladiateurs et 10.000 bêtes se battent pour le plaisir des Romains. Le nombre de jours correspondrait au nombre de jours de la campagne de Trajan. Un empereur Julien l’Apostat dans ses commentaires raconte que Trajan a vaincu les Daces en cinq ans, donc de 101 à 105.

 

Cette théorie est intéressante par ce qu’elle renforce le fait que les Daces avaient peu de chances de vaincre. Trajan a écrasé la Dacie en quelques mois. Cette guerre ressemble plus à une opération militaire envoyée pour mater une révolte dans une province. De plus en 106, Trajan créé la  première province d’Arabie en Nabatène, ancien protectorat. Il se permet ainsi d’agrandir l’Empire en Orient tout en évitant un conflit avec les Parthes. Pour négocier avec force le problème dace devait être réglé.

 

La deuxième guerre dacique a peut être été rapide, mais Trajan a utilisé énormément d’hommes et de moyens pour écraser les Daces. Décébale, sans alliés sûrs, ne pouvait rien faire. Son mérite, ou son inconscience, a été de résister seul face à l’Empire romain.

 

Trajan a profité de la préparation de Domitien, mais il n’a pas su concrétiser la première fois. En revanche, la paix inflligée aux Daces en 102 les a mis à genoux. La victoire en 105 est aisée mais il reste à éliminer les dernières poches de résistance dace.

 

 

C - LA PAIX ROMAINE

 

 

1. LA VICTOIRE DE TRAJAN ET LA PACIFICATION DE LA DACIE

Après la chute de Sarmizegetusa, certains Daces continuent la lutte. La guerre des grandes batailles est terminée. Les dernières places fortes tombent en 106, les résistants sont massacrés. Les Daces vaincus subissent les malheurs de la guerre. Le pillage systématique permet aux soldats d’acquérir le butin tant convoité.

 

Le célèbre or dace est récupéré par les Romains. Trajan trouve le trésor de Décébale sous une rivière et le ramène à Rome[25]. Cet or tellement important[26], aurait permis à Trajan de payer sa politique de grands travaux, ses fêtes fabuleuses et sa politique intérieure[27].

 

Les historiens contemporains ont depuis beaucoup minimisé la valeur de ce trésor. Les Daces exploitaient leurs mines d’or depuis longtemps, mais c’est surtout le travail des mineurs romains qui amènera beaucoup d’or à Trajan à plus long terme. Chose étonnante, l’archéologie n’a retrouvé quasiment aucun objet dace en or datant d’avant les guerres daciques.

 

Le butin a dû être important, ce pays est assez riche et le peuple dace présent depuis plusieurs siècles a pu thésauriser beaucoup d’objets de valeur. Les prisonniers de guerre devenus esclaves ont une bonne valeur marchande (sauf si le cours du dace baisse). C’est plutôt le bétail nombreux dans les pâturages de Transylvanie qui a enrichi les Romains.

 

Les derniers passages de la colonne Trajane montrent des Daces partant avec leur famille et leur bétail. Ceci est interprété de deux façons : le butin allant à l’Empire ou le départ des exilés daces fuyant l’autorité romaine.

 

Trajan, grand vainqueur, étale sa gloire au peuple romain. Il offre à la population de Rome des jeux somptueux tous les jours pendant quatre mois[28], bêtes et gladiateurs se donnant en spectacle. La «propagande» impériale répand et amplifie la victoire.

 

Les monnaies de l’époque attestent la réussite de Trajan en Dacie. Elles représentent plusieurs thèmes : la victoire et le triomphe de Trajan (BMC 825, M&S 534), la défaite de la Dacie (M&S 216, BMC 391, BMC 786) et l’agrandissement de l’Empire (BMC 960)[29]. Les Daces sont facilement reconnaissables grâce à leur falx.

 

Tout l’Empire est au courant de la fin de cette menace dace. Trajan est maintenant le chef incontesté de l’Empire. Peu de sources critiquent la politique de Trajan, sauf Hadrien parfois. L’empereur paraît être apprécié et a prouvé ses capacités militaires et politiques. L’empire a repris une vraie politique expansionniste, donc offensive. Trajan démontre ainsi l’utilité et la nécessité d’annexer des terres.

 

Domitien avait confisqué des terres aux barbares pour améliorer la frontière. Trajan continue, mais il acquiert en plus des terres riches en minerais et assez faciles à défendre. L’empereur prône l’expansion de l’Empire, il conquiert «orbis romanus» promis aux Romains. Cette politique apporte des ressources supplémentaires à l’Empire. En revanche, il faut défendre ses nouvelles terres avec une frontière plus étendue.

 

Trajan se doit de tenir la Dacie face aux invasions et à la rébellion s’il veut continuer de conquérir des royaumes. L’armée romaine victorieuse en Dacie, se doit de pacifier entièrement cette nouvelle province. Sa mission est de surveiller l’intérieur du pays et l’extérieur. Trajan présent jusqu’en 107 en Dacie, supervise l’occupation des troupes et l’exploitation de la province.

 

La paix intérieure est garantie par le grand nombre de garnisons d’auxiliaires placées le long des voies de communication. Rome utilise également souvent les aristrocrates locaux. L’élite du pays est surveillée par le Gouverneur de la province. Trajan a su rallier à sa cause des nobles daces lors de la deuxième guerre dacique[30]. Ceux-ci ont obtenu la bienveillance et la protection de l’empereur en trahissant leur roi. Alliés à Rome, ils sont des intermédiaires utiles entre la population habituée à leur  obéir, et l’administration de l’Empire.

 

Les daces ont surtout subi deux guerres contre Rome, plus une contre les Iazyges. Leurs pertes ont dû être très lourdes à cause de leur résistance acharnée. Les survivants mâles en âge de combattre sont soit morts pendant la guerre, soit vendus comme esclaves, soit exterminés pour éviter les révoltes, soit en exil, soit ralliés à Rome.

 

Trajan a dû combattre deux fois et les Romains n’aiment pas qu’on leur résiste. Les révoltes ont souvent lieu tous les dix ou vingt ans quand les nouvelles générations remplacent les guerriers morts. A la mort de Trajan, en 117, Hadrien mate une révolte sérieuse en Dacie.

 

De 101 à 106, la Dacie a perdu une grande partie de sa population. Son potentiel humain affaibli, elle ne peut que subir la politique et la Loi romaine.

Les légions restent les principales forces de police. Après le retrait de l’armée, Trajan en laisse trois. La XIII Gemina est stationnée à Apulum. Elle est proche des mines d’or. La I Adiutrix est au même endroit, mais elle part pour l’Orient en 114. La IV Flavia Felix est dans le Banat. Il ne restera plus sur la frontière Danubienne que dix légions le reste du règne de Trajan.

 

Les routes en Dacie sont jalonnées de camps garnis d’auxiliaires. Elles sont surtout orientées Sud-Nord, ou elles suivent la frontière. Apulum est le centre de convergence de la plupart des voies. A partir de ce point la frontière Nord est desservie par de nombreuses routes.

 

La Dacie est un bastion avancé. Elle est au Nord du Danube dans une région très sensible. Le trophée d’Adamklissi rappelle aux daces qu’ils ont été vaincus ainsi que les Germains et les Sarmates. Ce monument de quarante mètre de haut domine la plaine et est visible dans un rayon de 4, 5 heures, selon M. Tocilesco[31].

 

Les légions et les travaux défensifs sont là pour intimider d’éventuels agresseurs. A l’Ouest les Sarmates Iazyges logés dans la plaine de Hongrie, sont maintenant pris entre deux flancs par l’Empire. Cette position inconfortable ne les empêche pas de s’insurger contre Rome en 107. En 105, Trajan profite du conflit Daco-Iazyge pour attaquer et conquérir la Dacie. L’empereur annexe ainsi les terres iazyges prises par Décébale précédemment. Les Iazyges floués veulent récupérer ce territoire. Hadrien, délégué par Trajan, les bat rapidement en 107[32]. Il permet ainsi à l’Empire de garder ces terres, les Romains sont les maîtres dans la région.

 

Au Nord des peuples daces sont encore libres, il s’agit des Carpes et des Costoboces[33]. Ils subissent des influences Germaines et Sarmates. Ces daces sont moins bien organisés que ceux de Décébale mais ils sont nombreux. La plupart des exilés ont dû se rendre auprès de ces peuples.

 

A l’Est, les Sarmates Roxolans, anciens alliés de Décébale, sont maintenant menacés sur leur flanc droit. Ce peuple de cavaliers est surtout dangereux en plaine où il peut utiliser pleinement ses cataphractaires. Hadrien s’arrange avec eux en 118 pour des problèmes de subsides[34]. Trajan a donc acheté la fidélité des Roxolans, mais on ne sait pas depuis quand (non intervention dans la deuxième guerre dacique ?). L’empereur se méfie de ces barbares et prend ses dispositions. Les deux peuples Sarmates sont maintenant séparés par la Dacie et leur coordination est donc plus difficile.

 

La Dacie permet à l’Empire de menacer plusieurs peuples barbares sur différents fronts. C’est très utile en stratégie militaire. Le problème est simple, si tous ces peuples attaquent ce bastion en même temps, il est encerclé sur trois fronts, d’où l’utilité de posséder un bastion montagneux fortifié  et dur à attaquer.

 

Ces six cents kilomètres de frontières supplémentaires sont tenables par l’Empire, au pire la Dacie sert d’Etat tampon. Hadrien a gardé peu de conquêtes de Trajan[35]. Cet empereur préoccupé par la défense efficace de l’Empire, a conservé en partie cette province de Dacie parce qu’elle est utile à l’Empire et défendable.

 

Trajan a résussi, en annexant la Dacie, le renforcement des provinces Danubiennes. En écrasant Décébale, il a imposé avec ses légions la prédominance romaine sur le Danube. Les Sarmates séparés sont menacés sur leurs flancs s’ils franchissent le Danube. Une attaque de la Dacie est difficile, la région est montagneuse et fortifiée. Les unités auxiliaires sont très nombreuses en Dacie et se défendent très bien dans ce type de relief. Les légions ont accès à la Dacie par des voies fluviales et routières bien développées.

 

Cet avant poste est tenable si sa base est forte[36], l’Empire est à son apogée. Il est surtout profitable parce qu’il protège la région du Bas-Danube et possède des ressources utiles.

 

2. LA DACIE, NOUVELLE PROVINCE ROMAINE 

Trajan en 107 créé la province de Dacie. Cette extension de l’Empire comprend le Banat, la Transylvanie, l’Olténie, la Munténie et le Sud de la Valachie (voir la carte). La Dacie devient une des plus importantes provinces du Danube.

 

Il est étonnant que Trajan n’ait pas plus découpé cette province. En effet, cette frontière est sensible. Domitien en 86 après une guerre avec les daces, avait séparé la Mésie en deux. Trajan préfère diviser en deux la Pannonie en 106-107. Il a dû donner des territoires conquis à la Pannonie et surtout il se méfie des barbares Iazyges et Quades.

 

Trajan se sent assez fort après sa conquête pour constituer une province unique. C’est une province impériale, elle est gouvernée par un légatus augusti pro praetore. Cet ancien Consul gouverne une province frontalière très militarisée.

 

Le premier gouverneur est Decimus Terentius Scaurianus, c’est un militaire provenant de Gaule Narbonnaise. Trajan confie ce poste à un vétéran des deux guerres daciques. Caius Avidus Nigrinus de 111 à 113 est gouverneur de la Dacie, il est souvent présenté comme le successeur potentiel de Trajan. Cette province est donc importante aux yeux de l’empereur.

 

Trajan organise la Dacie. Une province pour être utile à l’Empire doit être rentable. L’exploitation d’une province découle de sa conquête. Le tribut est imposé aux daces vaincus. Des péages sont placés le long des frontières. Les mines d’or sont propriétés de l’empereur et sont exploitées très rapidement. Un procurateur s’occupe de la gestion des mines. C’est un procurator aurariarum, il siège à Ampelum (Zlatna). L’or se trouve dans les mines à Brad, Alburnus Maior, Baia de Aries à l’Ouest d’Apulum. Il existe également des sables aurifères charriés par les cours d’eau.

 

La datation[37] des mines fournie par l’archéologie (lampe à huile, épigraphie) a permis de conclure à une exploitation permanente durant toute l’Antiquité. Les Romains amènent de Dalmatie des colons pour s’occuper des mines. Pendant les guerres, la production est souvent stoppée ou interrompue. Les esclaves profitent des événements pour fuir, ou les hommes libres vont et peuvent mourir à la guerre.

 

La production voit son rendement amélioré sous Trajan. L’empire a besoin d’or. D’autres minerais sont extraits en Dacie. Le fer à Ghelar et Teliuc est exploité en grande quantité et sert dans  tout le Danube. Le cuivre est présent dans le Banat. Les carrières d’andésites, de calcaire et de marbre servent à la construction des forts et des nouvelles colonies romaines.

 

Une autre source de profit pour l’empereur est le métayage de ses pâturages et de ses salines[38]. l’épigraphie donne l’exemple d’un riche exploitant louant les deux à la fois. Le sel est très important dans l’Antiquité pour conserver les aliments. Combinées à l’élevage, les salines sont un complément utile.

 

L’empereur n’a pas fait que voler l’or des daces pour financer sa politique, il a aussi exploité une nouvelle province. Elle lui apporte de nouveaux revenus (taxes, tributs), de nouvelles terres (colons, métayages), et de nouveaux habitants (esclaves, futurs soldats, exploitants, artisans ...).

 

Trajan augmente les ressources de l’Empire déjà fort riche. En revanche, les dépenses sont aussi en hausse, il faut défendre cette nouvelle source de profit et l’assimiler à l’Empire. L’empereur multiplie les constructions de routes. Ces voies servent en premier lieu pour le déplacement des armées, mais elles favorisent également les communications et le transport des personnes et des marchandises.

 

Trajan créé des colonies comme Apulum (Alba, Iulia), et donne une nouvelle capitale à la Dacie au Sud de la dernière. C’est Ulpia Traiana Sarmizegetusa. Des habitations daces obtiennent le statut de municipe, Dierna, Tibiscum, Ampelum, Pordissum. Les colons viennent de Dalmatie et de l’Orient en général selon l’épigraphie. Ils occupent souvent les meilleures terres. De nombreux vétérans s’installent aussi en Dacie.

 

Le problème réside dans le fait de savoir combien de daces sont morts ou exilés. Pour Eugen Cizek[39], un quart de la population dace a disparu (morts, esclavage). Les Romains bien que nombreux, n’ont pas pu remplacer de suite ces pertes humaines. La romanisation rapide des Daces surprend et beaucoup pensent qu’un apport massif de population latine a converti les daces à leur culture.

 

Trajan a battu les Daces et a pris leurs terres, mais il doit également les conquérir eux et les assimiler à l’Empire. L’assimilation est relative dans l’Antiquité. Le barbare devenu citoyen ou pérégrin de l’Empire, doit payer le tribut, respecter les lois, s’engager dans l’armée s’il correspond aux critères, et surtout ne doit pas se révolter.

 

Les Daces de Décébale sont les barbares habitués à un Etat centralisé. Ils payaient l’impôt et obéissaient à leur roi. Ils acceptent plus facilement que des Germains vivant sous un régime plus tribal, la domination et l’administration romaines. Ils étaient déjà des «sujets»[40]. L’Etat dace a duré longtemps de Burebista à Décébale, soit un siècle et demi.

 

Bien sûr la présence des troupes, nombreuses au début, et l’arrivée des colons a favorisé la diffusion de la culture romaine. Mais les Daces ont subi tout au long de leur histoire l’influence hellénistique, leur royaume était un royaume Hellène barbarisé.

 

Avec l’Empire romain, c’est le monde latin qui influence la civilisation dace. La monnaie la plus utilisée en Dacie était le denier romain ou des copies. Le latin est connu au moins par les élites et facilite les relations avec le gouverneur. Ce royaume était une transition entre le monde barbare et celui des Romains.

 

Il reste donc en partie dace. Un substrat dace est toujours présent sous Trajan. Il existe encore des échanges avec les Daces libres. Les potiers adoptent de plus en plus les techniques romaines, mais le style de décoration reste dace. La population sous Trajan reste de culture dace, l’assimilation est longue à obtenir. L’empire s’étend sur les peuples.

 

Trajan avec la conquête de la Dacie a repoussé les frontières. Les deux Mésies se développent beaucoup sous son règne. L’économie se déplace vers le Danube sur un axe Est-Ouest. La Dacie apporte ses richesses au Sud du Danube et les échanges sont aisés car les peuples sont des Géto-daces en Mésie. Le commerce se développe et la frontière Danubienne devient de plus en plus importante (dix légions contre quatre sur le Rhin).

 

La latinité s’installe au Nord du Danube et Trajan voit la naissance des Daco-romains.

 


[1]J. BEAJEU, La religion romaine à l’apogée de l’Empire, tome 1, 1955, (Paris), pages 96-192.

[2]BMC, p 159-757.

[3]Pline, Pan.., 16.

[4]P. PETROVIE, Le limes romain sur le Danube, conquêtes et installations des garnisons militaires romaines, Les dossiers de l’archéologie, numéro 220, 1997, p 60-71.

[5]Dio. Cass., 68, 13.

[6]Dio. Cass., 68, 94.

[7]R. VULPE Din istoria Debrogei, tome 2, (Bucarest), 1968, p 94.

[8]Dio. Cass., LXVIII, 12.

[9]Y. GRISE, Le suicide dans la Rome Antique, 1982, (Paris), 325 pages.

[10]Dio. Cass., LXVIII, 12.

[11]Dio. Cass., LXVIII, 11.

[12]Col. Traj., 75

[13]Dio. Cass., LXVIII, 11.

[14]Dio. Cass., LXVIII, 14.

[15]Col. Traj., 56.

[16]DAICOVICIU, Dacica, 1976, (Bucarest), 626 pages.

[17]DAICOVICIU, Les forteresses daces des Monts d’Orastie et leur signification historique, Dans Actes du II congrès de Thracologie, 1980, (Bucarest), p 71-75.

[18]E. IAROSLAVSKI, L’habitat civil de Sarmizegetusa, Dans Actes du II congrès de Thracologie, 1980, (Bucarest), p 93-96.

[19]Col. Traj., 93.

[20]Col. Traj., 94.

[21]Col. Traj., 101.

[22]Col. Traj., 104.

[23]N. URSULESCU, Sur la datation de la mort de Décébale et de la fin des guerres daco-romaines, Thraco-Dacica, Tome 14, 1993, p 143-148.

[24]Dio. Cass., 68, 15.

[25]Dio. Cass., LXVIII, 14.

[26]J. CARCOPINO, La vie quotidienne à Rome à l’apogée de l’Empire, 1939, (Paris), 342 p.

[27]J. CARCOPINO, Les richesses des Daces et le redressement de l’Empire romain sous Trajan, Dacia I, 1924, p 28-34.

[28]Dio. Cass., LXVIII, 15.

[29]L. ROSSI, Trajan’s column and the Dacian wars, 1971, (London), 240 p, voir chapitre II.

[30] Col Traj, 67, 84, 91, 99.

[31]GR-G TOCILESCO, Fouilles et recherches archéologiques en Roumanie, 1900, (Bucarest), 245 p.

[32]Dio. Cass., LXVIII, 10, 3 - Histoire Auguste, Hadrien, 3, 9.

[33]Gh. BICHIN, Les Daces libres aux II-IV siècles de notre ère, p 323-329 et I. IONITA, Quelques problèmes concernant la continuité dace à l’Est des Carpates au cours                     des II-IV siècles de notre ère, dans Actes du II congrès de Thracologie, tome 2, 1980, (Bucarest), 462 p.

[34]Suétone, Hadrien VI, 6.

[35]Suétone, Hadrien IX, 1.

[36]E. LUTTWARD, La grande stratégie de l’Empire romain,1987, (Paris), 260 pages, p 80-82.

[37]O. DAVIES, Roman  mines in Europe, 1935, (Oxford), 291 p

[38]C. DAICOVICIU et E. CONDUACHI, Roumanie, (Genève Paris Munich), 250 pages, p 130.

[39]E. CIZEK, L’époque de Trajan, 1983, (Paris), 566 pages.

[40]P. PETIT, La paix romaine, 1967, (Paris), 414 pages, p 94.